L'ELEVEUR 'BONA FIDA'

espèce en danger d’extermination

Le temps est à l’orage. Un orage violent. Les éleveurs sont nerveux. L’atmosfère cynologique est moite et les rend irrités. Ils sont encore plus intolérants que d’habitude. Et ils ont raison. Ils préssentent que le combat sera dur et inégal et qu’il y aura des victimes. Et déjà maintenant on a  connu trop de victimes: entre eux, entre leurs chiens. Combien de temps encore resteront- ils resignés – alors qu’on est en train de creuser leur tombe ?

Apparament c’est la campagne lourdement médiatisée, autour de la problèmatique des chiens soi-disant “pit-bulls” qui a provoqué l’avalanche. Depuis lors, plus aucun chien de race ne vit tranquille.Ce n’est qu’un des paradoxes de cet histoire : l’abus d’un chien “mélangé” (non-race) met en danger le monde des chiens de race. D’un seul coup, dans le monde des chiens de races, tout le monde est obligé de jouer  la défensive. Comment prouvez que votre race ne présente aucun danger – pourvu qu’elle reçoive un minimum d’éducation ? L’agressivité canine et d’autres phénomènes comportementaux sont soudainement  mis sur le table  par des “experts” de toutes les couleurs et sortant de tous les coins. Certaines club de races paniquent et mettent en route toute une série de tests de comportement ; ils essaient de former, de toute urgence, des “juges de comportement”. Cette stratégie est fondamentalement erronée, car défensive. Très bientot plusieurs disciplines du sport canin seront attaqué par des politiciens. La Suissse, par exemple, a déjà essayé d’interdire les “coups de bâton” dans le programme RCI : ce n’est qu’un prélude pour le vrai combat, à savoir l’interdiction de tout travail de mordant – sauf chez des “experts”. Malheureusement, l’opinion publique – ce monstre d’ignorance – est encore renforcée dans ses idées fausses par l’attitude de pas mal de conducteurs sur les terrains de dressage qui pratiquent encore des méthodes d’une époque révolue, agressives et brutes.Pourquoi les responsables cynologiques tolèrent- ils encore ces gens-là dans leurs clubs et sur leurs terrains ? Il n’existe aucun argument valable pour les tolérer : ni moralement , ni stratégiquement. Ou de toute façon , je n’en ai pas encore entendu un seul.

Les “tests de comportement” qu’on nous réserve ne seront qu’un obstacle de plus pour le monde du chien de race. Un obstacle, parce que chaque éléveur “bona fide” sait fort bien  quel tempérament est apte à l’élevage et lequel ne l’est surtout pas. Pour cela il n’a pas besoin d’un test artificiel. D’autre part, l’introduction de n’importe quel test de comportement n’arrêtera pas l’éleveur véreux (mala fide) : “amateur” ou  marchand. Bien au contraire.

En ce qui concerne cette dernière catégorie, ils sont une deuxième source d’irritation.  La nouvelle législation sur les élevages, en vigeur depuis maintenant deux ans, et qui a pour but ( entre autre) d’ntroduire un minimum de règles d’hygiène, d’espace etc. ( intention positive d’ailleurs) a un effet tout à fait contraproductif. Nos amis écologistes semblent particulièrement maladroits en formulant ce genre de texte législatif : bonnes intentions avec des effets radicalement contraire sut le terrain. Beaucoup d’éleveurs de chien de race avec un cheptel de 5 à 15 individus ont dû choisir entre un système impliquant la détention d’un régistre de TVA et d’un  permis d’exploitation catégorie 2 ( entreprise nuisible à l’environnement) ou tout simplement arrêter l’élevage; La plupart d’eux ont choisi un compromis à la belge : se limiter, comme particulier, à deux nichées par an et par nom de chenil – ce qui, aujourd’hui, est encore toléré par l’administration. Il en resulte une situation où toute la famille devient éleveur et obtient un autre nom de chenil. Pratique lucratif pour la Socité Royale Saint Hubert (S.R.S.H.). Mais ils oublient qu’ils tirent dans le dos des autres éleveurs qui ont choisi de se mettre en ordre et qui par conséquent ont dû investir lourdement dans cette entreprise. Ce n’est pas très “fair-play” mais surtout c’est une situation qui ne pourra pas se prolonger indéfiniment : si les communes ou les services provinciaux ne réagisse pas dans un premier temps,  les contrôleurs TVA le feront certainement. Une situation tendue qui provoque un conflit totalement inutile, mais inévitable, dans le cercle relativement petit des éleveurs expérimentés.

Ce conflit fait le jeu des marchands, qui, eux étaient déjà pour la plupart en ordre avec les prescriptions formalistes de cette législation, qui ne visait que l’encadrement officiel de l’élevage et non le conenu de celui-ci : les chiens et la compétence de l’éleveur. Depuis que cette législation est passée, des chaînes de magasins qui vendent des chiots se sont multipliées dans le pays. On peut y trouver des chiots de n’importe quel “race” à des prix suspects. Des chiots  qui sont soit importés de pays comme la Pologne, la Tsjechie, la Hongrie , …soit achetés chez des particuliers (“amateurs”) qui ne savent plus quoi faire avec leur chiots de six-sept semaines .. soit chez des fermiers qui ont compris que la “production” de chiots est plus rentable que celle de vaches ou de cochons. La distribution au sein de cette chaîne de magasins est d’ailleurs moderne .A Malines par exemple ont cherche une femelle Sharpei. On n’en a plus en stock, mais l’ordinateur renseigne qu’il y en a encore une de neuf semaines dans le  magazin Z à Kuurne, qui peut donc être livrée à domicile le lendemain. Et en même temps,  il faut vérifier si le bon de commande pour la ferme en Tshéquie fait mention des six chiots King Charles Spaniel, dont le magazin X à Vilvoorde a besoin pour la braderie locale de la semaine suivante…C’est un exemple.Et c’est  entièrement légal, avec des marges bénéficiaires exorbitantes. Et évidemment , si le futur propiétaire demande un pédigrée , il suffit de le signaler à l’imprimerie interne de la chiane de magasins. Aucun contrôleur – ni des impôts , ni du Ministère de l’Agriculture – ne touchera à ces entreprises. Et nos amis écologistes , où sont ils maintenant ? Aucune trace d’eux. Car cette situation – la vente explosive de chiots non contrôlables via des chaines de magasins d’animaux – est la conséquence directe de leurs exigences. Et aucune organisation cynologiques n’est capable de réagir contre ces pratiques : l’adversaire est professionel, bien organisé, travaille dans les limites de la légalité et dispose d’une reserve financière considérable.

Soyons clairs à ce sujet :  ils “livrent” environ 80% ( au moins) de toute la population canine. Il s’agit de chiens  qui ressemblent à des chien de races ( avec ou sans papiers , des societies canines inexistentes ou dissidentes) ou de bâtards tout court; et, en plus, aucun contrôle cynologique n’est possible. Ce fait en soi , rend n’importe quel éleveur de chiens de race virtuellement impuissant.

Au-dessus cette reglementation contraproductive, vient la dictature de la bureaucratie européenne dont l’interprétation des differentes lois est apliquée à l’echelle nationale, régionale ou même communale, selon l’opportunité politique. Il est , par exemple, parfaitement possible que l’état français publie,à un certain moment,  une liste avec des (pseudo-) rasses, classées en fonction de leur ‘caractère dangereux’. Il est également possible à Monsieur le Bourgmestre de la communde de Erpskwerts ( par exemple) d’ordonner dans son règlement de police que les Golden retrievers et les  Beaucerons sont des races dangereuses, et qu’il est interdit d’en élever sur le territoire de sa commune. Peut-être pourrait-il être permis d’en détenir un mais alors, il faudrait le faire enregistrer, lui mettre une puce électronique, le stériliser, le tenir en laisse en toutes circonstances et si, par un malheureux necessité, il fallait le sortir pour lui faire ses besoins , il devrait porter une muselière – evidemment! Quant au parlement national il pourrait ratifier l’interdiction de couper les oreilles et les queues de certaines races ( pas toutes, évidemment – il y a encore les chien de chasse) sous peine d’emprisonnement, d’amende ou de confiscation de l’animal concerné. à propos de cette mésure d’interdiction de couper, toutes les parties intéressées, partagent la même opinion: c’est une mesure absurde. Les éleveurs n’ont jamais coupé pour leur plaisir. La raison principale était précisement la protection de l’animal lui-même, une fois qu’il était adulte et faisait le travail pour lequel il était selectionné. Déjà maintenant un loi européen fait mention de l’interdiction d’élever avec des animaux dont on pourrait présumer que la qualité de vie de leur descendance serait altérée par la transmission de certains de leurs caractéristiques. Dans un premier temps, nous disons “Très bien!”. Mais nous nous trompons. Si demain une de ces obscures sous-commissions européennes – sur lesquelles  il n’y a aucune contrôle objective possible – décide que la race Boxer doit être cataloguée de “Qualzucht” ( expression qu’on adore  dans ces cercles )  parce que , par exmple, le rapport crâne-museau prédestine à des problèmes de respiration – alors après-demain le boxer n’existera plus en tant que race. Bon, j’exagère peut-être un tout petit peu , mais il ne  faut surtout pas nous faire des illusions. Déjà maintenant, il circule à ce niveau-là des textes interdisant formellement le pratique de la consanguinité dans les races canines. Dans leur quête infatigable de réglementer le moindre aspect de toute chose vivante ou non-vivante ( l’explication freudienne classique de ce syndrome n’est pas très édifiante) ils pervertiront nos races, comme ils pervertiissent par profession. L’Europe Politique d’aujourd’hui est un cimetière pour le chien de race et son éleveur.

La liberté dont nous jouissons en Belgique, en tant qu’éleveurs de Boxers, est considérable. A part de le réglementation de la S.R.S.H., qui est minimale, nous sommes soumis à aucune règle – sauf la règle de base: celle de notre intégrité. Si nous le voulons, nous pouvons participer à des expositions, des concours de travail, des test de selection, des épreuves ou des tests de santé – mais nous n’y sommes pas obligés. Nous décidons nous-mêmes avec quelle fémelle nous allons faire de l’élevage et avec quel mâle elle sera accouplée, et sous quelles conditions. Malgré toutes les erreurs et tous les abus possibles et réels , cette liberté de choix individuelle est,  et reste , essentielle. Nous ne réalisons pas encore  que nous vivons de plus en plus sur une île et qu’il sera necessaire de nous battre pour sauvegarder notre liberté. Pour une part , il s’agit de pouvoir, pour une autre part, d’arguments rationelles. Ignorer le premier serait naïf. Prétendre que nous n’avons pas besoin des derniers serait criminel.

L’opinion publique et le monde politique, c’est une chose. Le pouvoir et la rationalité emanant des facultés de science et surtout de science appliquées, en est une autre. Beaucoup plus importants d’ailleurs. Le pouvoir de la profession vétérinaire notamment – en travers sa présence préeminente et surestimée dans les divers comités des organes cynologiques- commence à s’exercer de façon suspecte et indécente. En plus , il s’agit dans la plupart des cas de certains groupes de vétérinaires très specifiques qui occupent une position de monopole à l’intérieur des frontières nationales. Très anti-européens d’ailleurs.  Un examen cardiologique, réalisé en belgique, par exemple, n’est pas accepté en Allemagne . Même situation pour un examen de dysplasie des hanches ou de la colonne vertebrale. Torel (1997) s’exprime à ce sujet en terme de formations de cartels et de conventions de cartels entre des groupes de vétérinaires, certaines organisations cynologiques et l’industrie ( par exemple, les fabricants de nourriture pour animaux).

Dès le moment où le club de race, ou une instance supérieure au club , commence à imposer des tests obligatoires ( n’importe lesquels)  aux chiens d’élevage, on est  emprisonné dans un tissu de bastions monopolistes sur lequel ni l’éleveur individuel, ni le club de race n’ont encore le moindre contrôle        ( sauf d’une manière formaliste). A l’intérieur de ces bastions d’experts scientifiques ( entre guillemets), se trouve un flore de personnages qui font des bénéfices sur le dos du chien de race et il n’existe plus aucun moyen de les éviter.Il faut vraiment se rendre compte qu’au niveau “chien” les vétérinaires ont une rôle, parfois cruciale, à jouer – mais qu’au le niveau de la “race”, ils n’ont aucune compétence en surplus démontrable. Aucune. Sauf s’ils sont eux-mêmes éleveurs. Reste évidemment la simple question : n’ont ils pas assez de travail en tant que véterinaires?

Comme toute bureaucratie, ces commissions ont la tendence presque naturelle à se multiplier. Mais pour qu’elles fonctionnent, il faut leur donner un minimum de travail,  donc trouver de problèmes. Si ceux-ci n’existent pas, il faut les créer. Une fois que le problème est vaguement defini, il deviendra la raison d’être de la sous-commission  et l’analyse du problème en deviendra la justification. Entre-temps chez le chien, environ 400 syndromes ou anomalies sont décrits dont on suppose qu’ils pourraient  avoir un component génétique. Une supposition qui permet de dire que ce “domaine d’investigation”  a tout  le futur devant lui.

Pretendre que la dysplasie des hanches n’est pas le problème numero 1 dans une race ( pas même chez le berger allemand , où toute la discussion a commencé il y a maintenant 45 ans – même  une autorité comme Willis serait d’accord sur ce point), sera encore à peine tolérer, mais quand même. Il y aurait certainement d’autres “experts” en la matière ( qui, maintenant après 35 ans de diagnostique et de selection sur base de radiographies, n’ont  pas avancé d’un seul pas, et qui doivent admettre avec beaucoup de réticence que le degré d’hérédité se situe à environ 20%- pas plus) pour trouver que “la conclusion est un peu précoce”.

Si, dans un deuxième temps, je prétends que le dogme de la transmission polygénétique , par opposition à l’anomalie elle même , en 35 ans , a fait plus de victimes ( de bons chiens exclus de l’élevage) et a causé plus de mal que de bien ( parcequ’elle a reduit inutilement la base genetique sur base d’un seule critère –  d’ailleurs très incertain ), je risque d’avoir sur le dos tous ceux qui sont liés avec les commissions concernées et qui ont donc un intérêt à ce qu’elles puissent continuer leur travail – ou peut-être le risque est-il pire.

Si, dans un troisième temps, j’avance la thèse que la méthode de l’Estimation de la Valeur Génetique (EVG) est , en soi , une methode beaucoup plus precise qui a déjà prouver sa valeur en d’autres domaines , mais que, de nouveau, elle fortifie le pouvoir du cartel radiographique et le pouvoir centralisé des commissions concernés – alors toute une nouvelle génération de membres de commisions sera prête à me jeter  aux lions. D’ailleurs  la méthode d’Estimation de la Valeur Génetique appliquée sur des caractéristiques à transmission polygénétique et dont l’héritabilité est assez basse, conmporte un raisonnement circulaire ( et donc un erreur methodologique). Mais ceci constitue une discussion sur le fond du problème.Dans le cadre de cette article qui a pour but d’alarmer et de faire rapidement le tour du problème, il n’y a pas de place pour cette discussion (pourtant intéressante).

La question importante n’est pas le débat sur le fait que ces 400 anomalies n’existent pas , ni qu’on ne doive pas essayer de les comprendre et de les vaincre, ni même qu’il puisse y avoir une base génétique – bien que pas mal de généticiens en parlent en termes extrèmement prudents , réservés et conditionels. Mais le point crucial est bien que des petits groupes de gens ( scientifiques ou non, liés ou non  à une industrie ou une faculté) , qui n’ont pas de connaissances specifiques de la race se donnent eux-mêmes le droit d’influencer ( voir de dicter) le cours de l’élevage dans l’un ou l’autre sens, sur base d’un  ou quelques critères qu’ils s’arrogent le droit exclusif de determiner, et donc,  se donnent  eux mêmes une auréole d’autorité au détriment de la race même ( et de ses éleveurs). Cette sélection unidimensionelle , pratique extrêmement questionable, entraîne une réduction du nombre de sujets (quelle que soit leur qualité totale ) qui peuvent être utilisés dans l’élevage ,et par conséquent, une limitation dans le choix que peut faire l’éleveur de bonne foie. Tandis que  le choix des éleveurs-marchands ou celui des amateurs-hobbyistes n’est pas reduit : ces hautes commissions n’ont tout simplement aucune pouvoir sur eux. Si cette situation n’était pas si dangereuse pour nos races – elle serait ridicule.

Les problèmes que je viens de citer, ne sont encore rien devant la critique frontal qui vient d’être lancée sur notre statuts d’ éleveur de chiens de race ( et sur notre notion de liberté individuelle) de la part des généticiens qui étudient l’évolution génétiques des populations. Wachtel ( 1997) peut être considéré comme leur porte-parole. Il parle au nom du chien de race et précise d’emblée et d’une manière explicite que son but est de conserver les différentes races. Ceci rend sa critique encore plus aiguisé. Selon lui et ses collègues,  ce sont nos méthodes elles-même d’élévage et d’évaluation  qui vont détruire nos races en tant que telles: le noyeau est corrompu. Je presenterai ice leur thèse d’une façon extrêmement simplifiée .Je l’avoue toute suite et d’avance – je leur fait largement tort. Mais , dans le cadre de cet article je n’ai pas le choix.

Depuis environ 130 ans les éleveurs de races selectionnent systématiquement leur chiens sur base de critères d’exterieur ( d’apparance), et uniquement sur ceux-ci.  La totalité des caractères d’exterieur est déterminée ou influencée par environ 0,5% de la totalité de la génome- une estimation maximaliste. Par conséquent le type, à l’interieur des races, est devenu de plus en plus homogène tandis que la variabilité génétique, génération après génération, a dimininuée – même si a un moment ou un autre le nombre des indvidus qui constituent  une population ( ici: race) a fortement augementé.En fixant un grand nombre de gènes d’une part et en perdant ( volontairement ou par coicidence) un nombre de gènes alternatives d’autre part, un appauvrissement génétique s’est installé.

Un processus d’appauvrissement qui est encore acceleré par le fait que dans chaque génération , seulement une minorité des individus sert à l’élevage ( reproduction): moins de 10%. Ajoutons deux tendences dans n’importe quel élevage. Un : l’inclination de rechercher la limite du type. Deux: l’utilisation abondante d’ un nombre extrêmement limité de “bon raceurs”, sur lesquels par la suite la consanguinité est appliquée. Et voilà toutes les conditions remplies pour une voyage rapide au bout de la dépression génétique.

La disparition de l’héterozygotie  dans les races, la perte d’allèles alternatifs, la fixation de gènes sublethaux – bref le résultat de 130 années d’élevage de races, a entraîné comme conséquence que , dans plusieurs races , certains fonctions vitales sont touchées, que de plus en plus d’anomalies héréditaires deviennent visibles et que, en géneral , le bien-être des individus a diminué. Problème central : le degré beaucoup trop élevé d’homozygotie à l’intérieur des races.

Selon ces généticiens, à partir de cette situation il existe trois possibilités.

Un : nous continuons encore quelques génerations ( 2, 20,.. ?) comme nous le faisons maintenant et depuis toujours ( c.à.d. depuis 130 ans) et nous verrons les races disparaître, l’unes après les l’autres, à cause de la rigidté genetique. En d’autres termes : elles succomberons sous la grivité et/ou le nombre d’anomalies génétiques- qui sont le résultat (in)direct de nos methodes d’élevage.Alors les anathèmes du monde politique ne feront plus tellement d’impression, mais nous nous trouverons face à face avec le revers de notre compétence et de notre liberté.

Deux : là , où c’est encore possible, une  politique rigoureuse d’outcross doit être installée. Le nombre de descendants de chaque individu ( mâle et femelle) doit être limité drastiquement et un nombre elevé d’individus ( par generation) doit être utiliser dans l’élevage. Cette methode sera très lente et les généticiens concernés doutent que dans la plupart des races, la variabilité génetique soit encore suffisament grande, pour obtenir de résultats substantiels.

Trois : Un croisement rigoureusement controlé, de la population concernée, avec des individus d’une ou de deux races voisines enfin de rétablir un niveau assez haut d’hétereozygotie dans la race originale. Vue sous cet angle, l’expérience de Bruce Cattanach en Angleterre avec le croisement Boxer-Corgi ( enfin d’obtenir un boxer à queue courte) prend une toute autre signification et surtout une toute autre importance. La réussite relative de cet expérience ( introduction d’une race non-voisine!) n’a pas d’effet euphorisant chez Wachtel, mais les pages où il en parle sont parmi les plus optimistes de tout son livre.

La génetique quantitave produit rarement de la littérature excitante. Wachtel n’est pas une exception, d’autant plus que le ton provoquant rend de temps à temps le text franchement arrogant. En lisant une partie de la littérature specialisée à laquelle il réfère, on se sent de plus en plus perdu. Arrivé à ce point de non retour, toute innonocence est perdue et l’ignorance n’est plus une circomstance atténuante – plutôt le contraire.

Pendant ces deux ou trois dernières décennies, nous avons vécu sous le paradigme de la biotechnologie et de la biologie moléculaire. Cette situation  se prolongera sans aucune doute ( quoi que les premier signes d’une critique de fond sont déjà visibles). Les généticiens qui étudient  l’évolution des populations sont restés un peu à l’écart. Cela n’empêche pas que leur discipline est fondée sur quelques hypothèses très solides, que leur méthodologie s’appuie strictement sur les lois de la probabilité et que leur conclusions sont par moments d’une simplicité épouvantable. SI ( et je dis bien “Si”), si Wachtel et ses colègues ont raison , il semble claire que la cynologie dans sa totalité devra changer radicalement, dans un futur très proche. Elle devra retourner à ses origines et découvrir à nouveau la créativité, la faculté de prévoyance, faire table rase de ses tabous et de ses idées préconçues, ouvrir à nouveau les livres genéalogiques, retrouver un esprit ouvert et un enthousiasme profond pour le phénomène “chien de race”. Toutes ces choses qu’elle a presque toutes perdues au fil du temps.

A la lumière de ce qui précède, la raison pour laquelle le monde cynologique est devenu nerveux , n’est plus un mystère : au fond de lui-même, il a reconnu la situation que Wachtel vient de décrire. Cette situation, il la rencontre jour après jour.

La vitesse avec laquelle nous perdons nos ‘lignées de sang’ – surtout à partir des années septante – est consternante. Le saule, dans lequel nous avions l’habitude de dessiner la riche diversité  de nos lignées paternelles est remplacé par un frêle peuplier qui ne connait qu’une direction pour pousser. La consanguinité, en effet, est devenu notre leitmotiv – et même si on voulait l’éviter, dans la pratique il ne reste presque plus de chemins de refuge. Nous sommes aveuglés par ces quelques chiens gagnants ( qui ont de nouveau des lignes de sang communes – et à des degrés pas si éloignés ) et nous avons déjà oubliè quel prix nous avons payé en termes de ‘pertes’ et d’anomalies. Dans notre race , je ne cite que la subaortasténose et les problèmes dermatologiques. Chaque éleveur  quelque peu expérimenté peut citer de mémoire dix autre ‘problèmes’. La question ne restera pas rhétorique : quel est le prix que nous sommes prêts à payer pour notre liberté ?

Cette situation tourne au dilemme. D’une côté , il y a la convinction que seulement la principe du libre choix de l’éleveur bona fide lui offre la possibilité et la responsabilité d’élever les chiens qu’il estime corrects ( en d’autres termes, l’application de l’ancienne maxime : accoupler le meilleur avec le meilleur en espérant obtenir le meilleur). De l’autre côté, il y a Wachtel qui me montre noir sur blanc que j’ai tort, que les champions et les ‘bon raceurs’ peuvent faire ( et ont fait) plus de mal que du bien pour la race ( dans sa totalité), que je dois arrêter toute de suite l’application de la consanguinité et qu’il me faut de tout urgence une sélection qui vise en même temps la vitalité, la capacité d’apprentissage et d’adaptation, le tempérament et le type. Il me faut donc, dans l’intérêt de la race, employer dans l’élevage des chiens que j’estime moins bon. Ceci ne constitue non seulement un dilemme, mais en plus : un paradoxe. Si la thèse de Wachtel est concrétisé dans une organisation centralisée de l’élevage, il y a un problème. Certes, mais cette conclusion n’est que provisoire et elle n’est vraie  qu’en apparance. J’y retourne  mais d’abord il nous faut faire quelques remarques.

Première remarque.

Le consensus des géneticiens n’est pas très stabil. Il y a des voix dissidents et les mêmes phénomènes sont interprétés différemmment. Malcolm Willis par exemple, reconnait bien les dangers de la consanguinité et les les conséquences d’une sélection à base de “champions” mais,  en même temps, il est d’avis qu’un politique d’outcross n’aurrait aucun résultat. Sa critique principale : si dans , une programme d’élevage basé sur le principe d’outcross, il se produit à un certain moment une erreur grave, alors l’éleveur n’a plus aucun moyen de savoir quel chemin  suivre et quel chemin  éviter. Dans un programme basé sur le principe de la consanguinité, l’éleveur a toujours le moyen ( au moins en théorie et toujours en supposant qu’il maitrise son métier) de le savoir. A ce moment cruciale, il lui est encore possible de rectifier l’erreur par une combinaison outcross. Evidemment Wachtel repliquera, que les problèmes dont Willis parle, sont en realité le resultat direct de son programme de consanguinité.

Mais Willis avancera encore un autre argument : certes, un politique d’outcross produira un effet d’hétérosis, mais on semble oublier qu’une telle politique ne produit pas automatiquement – ou necessairement – un plus grand degré d’ héterozygotie. Par exemple : si un certain gène est fixé dans une population et si les allèles alternatifs sont perdus ( peu importe la cause), alors aucune combination outcross ne pourra changer cette situation. A condition qu’on reste à l’intérieur de cette population.  Il est facile de deviner la réponse de Wachtel: c’est bien la preuve qu’un programme d’élevage sain, doit veiller à ce qu’on n’arrive jamais au point où une caractéristique est fixée une fois pour toutes ou un allèle est perdue definitivement ( ce qui veut dire, dans certains cas simples, la même chose), car tôt ou tard on payera le prix. Il va de soi que la réponse à cet argument est, purement et simplement , qu’aucune race ( quelle soit selectionnée à base de critère d’utilitè uniquement ou en combination avec d’autres critères) ne se serait constituée si il n’y avait pas eu une fixation profonde de caractéristiques essentielles – et qu’au moins en partie ce processus constitue la notion même de ‘race’.( il me faut constater que cette dernière remarque peut avoir un effet de boomerang).

Deuxième remarque.

Le nombre d’anomalies (connues) n’augmente non seulement chez les chiens de races, mais chez tous les animaux domestique et même chez l’homme ( où la consanguinité est plutôt rare). L’accroissement du savoir médical et le raffinement des methodes diagnostique (- malheureusement le progrès s’arrete souvent là -) expliquent en soi partiellement l’expansion des anomalies reconnues comme telles.Il est possible qu’une partie de ces anomalies existent depuis bien longtemps, mais qu’ils n’étaient pas diagnostiqués comme ‘anomalies’.

D’une autre point de vue : les circomstances environmentales ont changé radicalement. D’une part, il y a eu une amélioration considérable: une hygiène géneralisée , introduction massive de vaccins et d’antibiotiques entraînant une réduction spectaculaire des maladies infectueuses ( et autrefois souvent mortelles). Ce qui est d’ailleurs l’une des conditions necessaires ( mais pas automatiquement: suffisante) de l’apparition de tant d’autres syndromes. Et la discussion sur les effets à longue terme de l’usage des antibiotiques  vient seulement de débuter.

D’autre part , la qualité de l’environnement s’est détériorée considérablement: un rythme de vie très rapide et stressé, une polution géneralisée de l’eau, de l’air et du sol, un mode d’alimentation dramatiquement modifiée,etc.. . Dans son compendium, Torel nous donne un exposé détaillé sur la composition de la nourriture commerciale pour chiens et il denonce une relation directe entre cette composition et l’apparution d’un grand nombre d’anomalies squelletiques. Chez l’homme cette relation ( nourriture-anomalie) est acceptée depuis longtemps: elle constitue d’ailleurs un marché alternatif très performant. Pourquoi cette relation est-elle si difficilement acceptée , quand il s’agit de nos chiens ? Les maladies cardio-vasculaires et les tumeurs malignes sont parmis les causes de mortalité les plus fréquentes chez l’homme. L’apparition des tumeurs de peau surtout est spectaculaire. Est-ce vraiment une coincidence qu’on retrouve un schéma similaire chez les chiens de races ( et d’autres animaux ) ? Pourquoi recherche-t-on chez l’espèce A ( les humains) les causes de ces problèmes au niveau de l’environnement et du mode de vie, tandis que chez l’espèce B ( chien de race) on met le doigt sur le facteurs génétiques et les methodes d’élevage ? Il faut surtout s’interroger sur  l’obstination fanatiqueet  de certains rechercheurs . Si dans des zones “dangereuses” ( par exemple un niveau supérieur de radioactivité  ou une reduction substantielle d’ozone dans l’atmosphère) le risque d’anomalies héréditaire augmente chez l’homme, n’est il pas propable que ce soit également le cas chez l’animal ? Aucune méthode d’élevage n’intervient  dans cette discussion. Dans notre type de societé, il y a tellement d’elements nouveaux sur lesquels on ne sait quasiement rien, sauf que de temps à temps une relation causale est établie avec tel ou tel syndrome. D’ailleurs, nous revenons ici – indirectement et sans le vouloir – à notre point de départ : les agressions par les chiens. Ces agressions, dans la plupart des cas, ne sont qu’une conséquence ( simple ou complexe) du comportement du ‘maitre’. Le comportement de ceux-ci doit être étudiè , au moins partiellement, dans son context social. Ainsi la discussion se déplace et s’oriente vers les facteurs sociologiques ( en sens large ).

En tant qu’éleveurs,  nous ne sommes pas aveugles vis-à-vis  l’apparition des anomalies génetiques, et là où c’est possible, nous essayons de rémedier au problème.Mais, je le répète , c’est surtout l’obstination anormale de certains rechercheurs qui se cramponne au dogme génetique ( en désignant , en passant, l’éleveur comme source primaire de tout le malheur ) qui nous trouble. Cette une vieille discussion -entre la génetique et la sociologie – qui résulte le plus souvent dans l’introduction d’un modèle systématique où plusieurs catégories de facteurs interviennent  (à inter-action souvent très complexe). Mais, si l’on regarde l’histoire des idées, on constate que chaque fois que la discussion était poussé dogmatiquement dans la direction de la biologie , il y a eu des repercussions graves – voir criminelles -sur le plan social. Ceux qui veulent réflichir, le savent.

Troisième remarque.

La science ( fondamentale ou appliquée) ne peut pas  et  n’a pas le droit d’être normative. Concrètement, cela veut dire qu’on peut bien parler de différentes “anomalies” – mais qu’il est impossible de definier le terme “normalité”. Ce qu’est un coeur ‘normal’, ou ce qui constitue une articulation coxo-fémorale ‘normale’ ne peut être defini qu’à titre indicatif et dependra toujours d’un nombre de paramètres dont aucun est absolu .

 Si par exemple, je fais un tour à bicyclette de 20 km avec mon boxer et que, 15 minutes après le retour à la maison il est de nouveau prêt à jouer – alors, est-ce que je possède un chien fonctionnant comme il faut ? Apparement pas toujours. Si la radiographie qu’on a prise de ses hanches est considérée par nos “experts” ( il ne faut d’ailleurs pas être vétérinaire pour interprêter une photo!) comme “dysplasique”-alors mon chien passe pour être handicapé. Même situation si durant le test echo-doppler, la velocité du sang dans l’aorte est de 3 mètres par seconde (par exemple). Un drôle de monde car les résultats inverses sont sensés attester la bonne santé du chien : si la vélocité du sang n’est supérieure à 2 mètres par seconde et si le papier officiel des experts montre “HD/A” , alors mon boxer est parfaitement en ordre pour l’élevage… même s’il est visiblement fatiguè  après 2 km  et qu’il ne veut plus marcher du tout  ( Ce n’est pas un chien imaginaire que j’ai en tête.)

Un simple exemple, après 35 ans de diagnostique sur base de radiographies : la base de hanche d’un berger allemand est substantiellement differente de celle d’un boxer et encore plus de celle d’un teckel. Est-il trop demander : quelle est la base de la hanche “normale” ? Ou est-ce que, au moins ( et c’est vraiment le strict minimim), je dois prendre en considération certaines caractéristiques de la race, comme la structure du croupe ou l’angulation de l’arrière-main ? Il existe un bibliothèque entier d’articles et de livres sur cette anomalie  relativement simple , mais il est impossible d’y trouver une réponse claire et nette à une question aussi évidente.

La conclusion reste néamoins provisoire. La thèse de base des généticiens semble solide : la perte de variabilité génétique à l’intérieur d’une population ( lire: race) ruinera inévitablement cette population à terme. Cette thèse est perturbante et mérite, sans aucune doute, notre attention.  Toutefois , il faut y ajouter des nuances. Premièrement: les généticiens ne sont pas unanimes. Deuxièmement : les anomalies innées ( ce qui ne veut pas dire ” héréditaires” ) ne peuvent pas toutes être attribuées à des méthodes d’élevage douteuses ( principalement la consanguinité) et on néglige fortement les aspects environmentaux. Troisièmement : il est intrinsèquement impossible de définir la notion de ‘normalité’.

Il est temps de pendre position. Le dilemme entre libre choix d’élevage et un système de sélection d’élevage dirigé centralement est un faux dilemme, parce qu’il  est basé sur un nombre de présuppositions qui sont fausses : aucun système d’élevage centralisé ne pourra faire “mieux” que ce que l’éleveur bona fide sait réaliser sur base de ses propres connaissanses et de de son expérience. Il faut que je m’explique.

1)      chaque forme de selection – y compris le système d’Estimation de la Valeur Génetique – reste finalement basé sur l’appreciation de la phénotype , même si ce phénotype est constitué par 40 ou 140 radiographies (par exemple). Dans cet article, je fais abstraction des possibilités de la génétique moléculaire . Celli-ci, dans un premier temps, permettra l’identification ( et l’élimination ) de porteurs d’allèles non désirés ( ou nuisibles ) ,ce qui est une bonne chose, très intéressante, mais qui ne touche pas réellement le fond du problème. Il reste à prouver qu’elle pourra être utile à la restauration de la variabilité génétique. Pour le moment, il reste encore beaucoup trop de questions. En outre, la crainte que la génétique moléculaire fasse essentiellement l’objet d’un énorme enjeu financier ( par le biais des brevets ) n’est pas entièrement sans fondament – c’est même exactement ce qui est en train de se passer à l’heure actuelle.

2)      La vraie valeur d’élevage d’un individu ne peut être connue  après que cet individu soit entré dans l’élevage – pas avant ce moment là. La raison est simple : chez le chien de race la totalité est essentiel, pas une ou six caractéristiques.

3)      Chaque système de sélection centrale desavantage en première lieu les mères potentielles. Et ceci est cruciale. Qu’on n’utilise qu’un petit nombre de mâles dans l’élevage, ce n’est pas catastrophique pour une population.Par contre, c’est dramatique si de bonnes mères potentielles sont exclues a priori sur base de quelques critères discutables. La notion que la qualité d’une élevage est directement dépendante de la qualité de fond des femelles – et non de la qualité des étalons – semble se perdre dans la nouvelle génération d’éleveurs.

4)      Il n’existe qu’une et une seule manière ( qui n’est d’ailleurs pas sûre à 100% ) pour se forger à l’avance une idée de valeur génétique d’un individu :  : contrôler si cet individu est le produit d’un élévage basé sur la consanguinité et contrôler si cet individu répond au résultat recherché dans cet élevage. (consanguinité +  sélection). Cette maxime, de nouveau ,  s’applique en premièr lieu aux femelles.  l’Idôlatrie des super-étalons serait risible si elle n’était pas tellement dangereuse : peu importe les qualités de ce super-animal , dans un programme d’élevage il ne peut avoir qu’une valeur de correction. Beaucoup de (jeunes) éleveurs se trompent en courant d’un ‘multi-champion’ à l’autre dans l’espoir vain que ceux-ci donneront forme à leur élevage. Comme chaque système de selection centrale pousse necessairement à l’extrême un nombre limité de critères et les appliquent , par sa nature même, sur une manière quasi-universelle- il exclura  inévitablement plus de femelles pottentiellement valables. Le vrai danger est là.

5)      L’évidence même : chaque sytème de sélection centrale est très sensible à la fraude. Nous le savons tous, mais nous ne disons pas tout. Est-ce que le pape croit à son infaillibilité ? il nous faut des robots peu sofistiqués pour rendre les statistiques crédibles.

6)      Chaque selection centrale favorise l’irresponsabilité du futur l’éleveur : celui-ci devient exécuteur d’un programme dont les règles sont fixées par un niveau supérieur, auquel il n’a aucun accès. Cette situation ne laisse pas de place pour apprendre . Cette situation s’observe chez ces races de chien pour lequels on trouve un grand nombre de petits chenils peu expérimentés  :  la connaissance de la race, du savoir-faire pratique de l’élevage , de la théorie et de l’histoire y reste rudimentaire.

7)      Chaque système centralisé de sélection finit par éroder le pouvoir du club de race même – en cédant les décisions aux “Experts” – ces Monstres Sacrés d’un temps qui se proclame Post-moderne ,mais qui n’est rien d’autre qu’une nouvelle masque de La Foi Universel : l’Autorité. Dans la majorité des cas ces gens sont hors de la vie et de la réalité de la race. Et ils ont bien d’autres intérêts que le futur de votre race. C’est leur droit. C’est à nous d’accorder toute attention nécessaire à nos propres affaires . Aucune excuse est valable.

8)      Chaque système centralisé de sélection , dirigé par des experts, dépassera , par nature , au moins un but : en ne prenant en considération qu’un petit nombre de critères ( sinon ce ne sont pas des “experts”) il reduira  à nouveau la variabilité génétique.

On peut étendre cette liste et on peut l’approfondir. Ce n’est pas le point , ni l’objet de cet article. Je veux dire ceci: l’expérience et la connaissance de l’éleveur individuel, de l’éleveur bona fide , ne peuvent pas être remplacées par un sytème totalitaire.La connaissance , l’expérience et l’intégrité de l’éleveur individuel sont la meilleur garantie pour le bien-être de la race. Evidemment cet éleveur doit être informé, et bien informé , mais les “experts” ne doivent pas le prendre par la main. Qu’un éleveur individuels fasse des “mauvais” choix est inévitable. s’Il continue à faire des mauvais choix, il en sera finalement la victime. A juste titre. Il disparaitra. L’alternative semble solide mais elle est absurde : ce n’est pas en présentant un inventaire correct qu’on rend l’entreprise florissante. Et ce n’est pas le comptable non plus qui fait tourner l’enterprise – sauf si elle est au bord de la faillite.

Johan Sioen, mai 2000

PS 1Dans cet article j’ai simplifié les choses à l’extrême et je crains fort avoir dépassé la limite de la simplification à plusieurs reprises. Je m’en excuse, mais le son et le ton de ce cri d’alarme étaient par moment plus importants.

PS 2. Il faut très bien se rendre compte que la plupart de cette critique  porte sur les chiens de races, cynologiquement contrôlables. Donc pas plus de 20% de la population canine. Si l’on considère seulement la production par d’éleveurs qui vivent pour leur race : alors, il s’agit peut-être de 2% de la population canine. La majorité des problèmes se trouve donc hors de la cynologie officiel.

Littérature de base : fort advisée, mais à lire de préférence avec un oeil critique

  • DENIS B. (1997), Génétique et sélection chez le chien, PMCAC/SSNOF, Paris/Nantes.
  • MAYR E. (1982),  The growth of biological thought, Belknap Press of Harvard University Press, Cambridge.
  • STANSFIELD W.D., (1969), Theory and Problems of Genetics (Shaum’s Outline Series), McGraw Hill Book Company, New York/London.
  • TOREL M., (1997), Der Dreissigjärige Krieg 1966-1996, Transanimal Verlag ,Frankfurt.
  • WILLIS B.W., (1984), Züchtung des Hundes , Verlag Eugen Ulmer, Stuttgart.
  • WACHTEL H., (1997), Hundezucht 2000, Verlag Gollwitzer , Weiden